Le dernier thème développé par Enviscope.com et Lyonpoleimmo.com dans le cadre des élections régionales concerne les transports, une compétence primordiale de la région que la loi NOTRe va élargir.
Il ressort des différentes interviews menées que les candidats veulent privilégier les transports multimodaux. Toutefois, cette multimodalité est différente selon les listes. Ainsi, le candidat Front national, Christophe Boudot indique qu’il soutiendra le développement d’outils multimodaux, et veut « une alternative au tout ferroviaire » en accordant autant d’importance à l’automobile qu’aux TER.
Le candidat du rassemblement Jean-Charles Kohlhaas estime quant à lui que « les TER ne peuvent pas être la seule réponse aux transports quotidiens, car certains territoires sont éloignés des gares ». De fait, le candidat écologiste veut renforcer l’intermodalité en développant les transports en commun routiers, l’autopartage, les mode doux, les taxis collectifs, le covoiturage… Jean-Charles Kohlhaas ajoute par ailleurs que l’intermodalité passera par le développement d’un réseau de cars plus performant dans les zones rurales. De son côté, le candidat socialiste Jean-Jack Queyranne indique que « les trains et les cars ne doivent pas s’opposer, mais être complémentaires avec le vélo ou le covoiturage ».
Si le candidat de la droite et du centre Laurent Wauquiez ne s’est pas exprimé sur la multimodalité, il indique clairement qu’il attend plus de la SNCF en matière de résultats. Ainsi, il souhaite « renégocier la convention qui lie la SNCF et la Région, car celle-ci arrive à son terme ». Il affirme vouloir « un partenariat confiant mais exigeant avec la SNCF en matière d’objectifs, et pénaliser cette dernière si les résultats ne sont pas atteints ». Il souligne par ailleurs la nécessité d’” investir davantage sur les lignes les plus fréquentées et les plus problématiques.”
Attentes sur la ponctualité et la régularité
Cette exigence vis-à-vis de la SNCF est reprise par Jean-Charles Kohlhaas qui indique vouloir augmenter la régularité des trains quotidiens, et développer des lignes qui souffrent d’un manque d’investissement. Or, le candidat écologiste estime que pour cela, un bras de fer devra être engagé par la SNCF qui a privilégié le tout TGV. Il souhaite que les usagers soient indemnisés si les objectifs de résultats ne sont pas atteints. Jean-Charles Kohlhaas propose par ailleurs, en cas d’abandon des lignes secondaires par la SNCF, la création par la Région d’un opérateur ferroviaire régional public pour assurer la continuité et le développement du service public. Il explique que « ce projet permettrait à la région de rentabiliser ces investissements sur l’infrastructure ». Le Rassemblement souhaite également rétablir des liaisons régionales comme Lyon-Trévoux ou Bourg-Bellegarde-Gex pour que les TER constituent « une alternative à la route ».
Jean-Jack Queyranne pointe également le devoir de résultats de la SNCF qui doit être « à la hauteur des investissements de la Région ». Ainsi, pour parer aux problèmes de ponctualité, le candidat socialiste propose de rénover et d’agrandir la gare de la Part-Dieu. Il souhaite également rénover des lignes comme Grenoble-Annecy, et rouvrir la liaison Sathonay-Trévoux.
Sur le dossier de l’A45 qui doit relier Lyon et Saint-Etienne, les points de vue des candidats divergent. Ainsi, Christophe Boudot juge « incontournable la construction de l’A45 », car l’A47 présente un trafic élevé qui n’est pas fluide, tandis que les TER entre les deux villes sont saturés. Ce point de vue est radicalement opposé à celui de Jean-Charles Kohlhaas. Ainsi, celui-ci est contre le financement de l’A45 par la Région, et aussi contre sa construction, car il pense que « cela nuirait au développement des TER entre les deux villes, dont la capacité peut être augmentée ». Le candidat du Rassemblement souligne que la sécurisation de l’A47 coûterait huit fois moins cher que la construction de l’A45.
Jean-Jack Queyranne n’est quant à lui pas opposé à la construction de l’A45, mais estime que « la priorité de la Région n’est pas de financer ce type de structure ». Laurent Wauquiez ne donne pas un avis clair là-dessus, et estime simplement que la question « a été occultée par la majorité actuelle ».
Le président sortant du conseil régional souhaite par ailleurs que la Région soutienne le développement du fret, et rappelle que celle-ci entretient les infrastructures régionales aux côtés de SNCF-Réseau. Il estime que pour cette question du fret, la construction de la liaison internationale Lyon-Turin est nécessaire. A l’inverse, le Front national souhaite que « le projet pharaonique du Lyon-Turin soit stoppé ». Christophe Boudot estime ainsi qu’un travail pour « éliminer » la saturation du nœud ferroviaire Lyonnais est nécessaire pour résoudre le problème du réseau ferré régional et rendre la fluidité aux flux Nord-Sud. Le Front national soutient par ailleurs le contournement ferroviaire de l’agglomération Lyonnaise, et le développement de la ligne à grande vitesse (LGV) Rhin-Rhône jumelée dans le sud à la LGV Lyon-Valence.
Jean-Charles Kohlhaas veut quant à lui développer dès le début du mandat régional le fret ferroviaire, car il estime que les infrastructures nécessaires sont disponibles. Ainsi, il prend l’exemple de la voie ferroviaire Dijon-Amberieu-Modane-Turin qui « est utilisée à moins de 20% de ses capacités ». Le candidat écologiste propose par ailleurs « la création d’un opérateur régional de fret qui organisera et développera le transport de marchandises sur le rail ». Il estime que cette création constituera une opération bénéficiaire pour la région, tandis que la circulation des camions sera limitée.
Enfin, Laurent Wauquiez estime que le fret ferroviaire permet de diminuer le trafic routier, et de fluidifier la circulation sur les axes saturés. Toutefois, il regrette que depuis l’ouverture à la concurrence, la région ne se soit pas dotée d’un autre opérateur ferroviaire que la SNCF.
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