Le dernier tunnelier en date livré pour le percement des galeries de la liaison Transalpine a été réceptionné à l’usine du constructeur.
Le tunnelier réceptionné cette semaine dans l’usine de l’entreprise allemande, est équipé d’une roue de coupe de 10,4 m de diamètre et de 14 moteurs électriques capables de générer une puissance totale de 4 900 kW. Il pèse 3 200 tonnes et présente une longueur de 334 m, soit l’équivalent d’un immeuble d’une centaine d’étages. Il s’agit d’un tunnelier à « gripper » qui s’appuie directement sur les parois du tunnel avec ses deux patins et se pousse en avant tandis que sa tête, équipée de 62 molettes, tourne en creusant la roche. Les matériaux excavés sont évacués sur un tapis roulant situé au centre du tunnelier.
Pendant le creusement, des équipements spécifiques du tunnelier permettent de soutenir l’excavation, en appliquant du béton projeté sur les parois, ou en installant des boulons et des cintres. Derrière les équipements de percement progresse une machine ( appelée « Würm ) longue de 650 mètres, qui réalise le revêtement définitif en béton du tunnel.
Le choix de ce type de tunnelier a été dicté par plusieurs raisons. La géologie des zones de creusement se caractérise par des formations relativement compactes, homogènes et stables . Le creusement est opéré à grande profondeur avec plus de 2 200 mètres de recouvrement . Les
phénomènes géotechniques associés ont été pris en considération comme les décrochements ou « coups de montagne », ou encore les convergences, le fait que la montagne tende à se renfermer sous la grande pression de la roche à de fortes profondeurs. Enfin il faut compter les hautes températures « naturelles » présentes à ces profondeurs, mises en évidence avec le tunnel de reconnaissance de la Maddalena à Chiomonte.
Le type de tunnelier choisi permet, si besoin, de mettre en place à la fois des cintres coulissants capables d’accompagner et de bloquer les mouvements potentiels du terrain, des boulons et du treillis soudé. Il est équipé de foreuses qui effectuent des sondages à l’avancement afin de connaître la typologie du terrain rencontré.
Le chantier opérationnel CO5
Le CO5 est le chantier du tunnel de base du Mont-Cenis qui traverse en souterrain la frontière entre la France et l’Italie. Il s’étend de la descenderie de Villarodin-Bourget-Modane jusqu’au site de sécurité souterrain de Clarea, en traversant le massif de l’Ambin. En parallèle des 18 km de tunnel que creuseront chacun des deux tunneliers prévus, 7,8 km seront également réalisés en méthode conventionnelle. A ces travaux s’ajoutent l’ensemble des ouvrages annexes et logistiques.
Au total, environ 15 km de galeries seront réalisés selon la méthode traditionnelle, incluant la zone de sécurité souterraine de Modane en plus des 36 km (2 x 18) en tunnelier. Le chantier commencera dès la fin des travaux de construction des quatre puits de ventilation du tunnel à Avrieux, et emploiera environ 1 200 personnes.