Un sondage BVA très technique sur le tunnel Lyon-Turin, commandé par Telt, montre malgré la durée du projet, un soutien de l’opinion, consciente des enjeux du report du trafic routier vers une infrastructure efficace.
Le sondage BVA commandé par Telt, constructeur du tunnel de base du Lyon-Turin, et conjointement rendu public par le Comité pour la Transalpine, a permis d’interroger près de 5 000 personnes, 2500 en France, et 2300 en Italie : 1000 personnes au niveau national en France et en Italie, environ 1500 dans chacune des régions concernées par les travaux, mais surtout par la pollution des poids lourds, réparties en Auvergne-Rhône-Alpes, région lyonnaise et Maurienne d’une part et Piémont, Turin et vallée de Suze d’autre part.
L’étude, assez lourde, comportait de nombreuses questions, précises de façon à ne pas orienter les réponses, sur un sujet technique qui souffre d’une information souvent incomplète, d’où des résultats riches d’enseignements, mais non dénués de complexité.
Signe des difficultés du projet, sa notoriété pour certains publics est encore faible. Le projet tarde à se réaliser, ce qui en érode parfois la crédibilité, mais ne l’empêche pas d’avancer, sous les Alpes et dans les esprits.
Prise de conscience environnementale
Le projet est très largement soutenu dans la totalité des territoires concernés : le niveau de soutien varie de 61 % à 95 %, selon l’échelon étudié. La montée des questions environnementale et climatique explique cette évolution de l’opinion. Les émissions de gaz à effet de serre du secteur du transport font apparaitre la liaison par le tunnel de base comme une solution cohérente au niveau des vallées alpines, comme au niveau de l’Europe.
La préoccupation pour l’environnement et l’urgence climatique est évidente. Dans tous les territoires, plus de 80 % des personnes interrogées accordent une note supérieure ou égale à 7/10 pour qualifier l’importance qu’elles accordent à la lutte contre le réchauffement climatique. La demande d’un développement du fret ferroviaire est forte dans les territoires français et italiens : plus de neuf personnes sur dix considèrent qu’il vaut mieux développer le transport de marchandises par le train que par la route.
Un double bénéfice
Le projet est perçu comme offrant un double bénéfice, écologique et économique. « La réduction du trafic camions, la lutte contre la pollution de l’air et le développement économique des territoires sont les arguments en faveur du Lyon-Turin qui suscitent l’adhésion la plus forte, de manière transversale, dans l’ensemble des territoires sondés. » Au sein des territoires concernés (Maurienne et Val de Suse), une très large majorité le perçoit comme ayant « plus d’avantages que d’inconvénients ».
Depuis l’enquête de juillet 2019, alors qu’il était déjà très élevé, le soutien s’est encore renforcé en nombre et s’est consolidé en intensité. Le pourcentage de personnes interrogées se disant « tout à fait favorables » a significativement augmenté en France, à tous les échelons, national, régional, et local. L’approbation oscille de 78 % en Maurienne à 95 % sur la France entière et le pourcentage de « tout à fait favorables » s’établit désormais autour de 40 % dans tous les territoires étudiés en France.
La base écologiste favorable
Pour le comité pour la Transalpine, les prises de position récentes des élus écologistes ne semblent pas avoir eu d’impact sur l’opinion, ni même sur leur base électorale. En Rhône-Alpes et à Lyon, plus de huit sympathisants EELV sur dix se disent favorables au Lyon-Turin.
Évolution favorable en Val de Suse
Dans les territoires italiens, l’évolution principale concerne le Val de Suse, où la popularité du projet progresse de +7 points par rapport à juillet 2019 avec plus de six habitants favorables sur dix. En Italie, l’état de l’opinion reste stable et le soutien au Lyon-Turin demeure très haut (85 %). Dans le Piémont et à Turin, le soutien reste très élevé (75 %), l’adhésion aux bénéfices écologiques perçus du projet se renforce mais la notoriété du « TAV » et la connaissance du projet sont en fort recul, rendant les opinions un peu plus « molles ».