L’IGN publie son atlas 2023 des cartes de l’Anthropocène dédié à l’occupation des sols, outil indispensable pour mieux réduire l’artificialisation.
Face aux défis posés par le changement climatique, l’Institut Géographique National publie chaque année l’atlas Cartographier l’anthropocène. Le terme anthropocène , “ Ère de l’humain” fait référence à une nouvelle période de l’histoire de la Terre, pendant laquelle l’activité humaine est devenue la contrainte écologique dominante avant les forces géologiques et naturelles qui avaient prévalu jusque-là. Cet ouvrage de référence s’appuie sur la richesse des données de l’IGN et de ses partenaires pour représenter les conséquences de l’empreinte humaine sur le territoire.
L’édition 2023 aborde la question de l’occupation des sols, au coeur de débats sur l’imperméabilisation et sur l’artificialisation. Cartographe du service public et opérateur de données de la planification écologique veut illustrer à travers cet atlas sa vocation à délivrer du savoir utile à la décision pour réussir la transition écologique.
Cartographier l’anthropocène aborde l’occupation des sols sous trois angles : historique, aménagement du territoire, et environnemental. Il montre l’influence des choix politiques, nationaux et locaux, de « consommation » et recomposition de l’espace naturel : les choix passés ont modelé le territoire national et les choix d’actuels qui conditionnent l’avenir.
Le point de vue historique rappelle les choix passés : reconquête forestière, aménagement des cours d’eau intérieurs, remembrement agricole ou encore aménagement urbain. Les cartes sont un outil puissant d’aide à la décision de la puissance publique, qui doit aujourd’hui mener des opérations d’ampleur pour adapter le territoire aux bouleversements écologiques.
Occupation des Sols à Grande Echelle
L’OCS GE, Occupation des sols à grande échelle permet de calculer l’artificialisation du sol et de la suivre dans le temps. Grâce au référentiel d’(OCS GE) orchestré par le Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, les collectivités territoriales peuvent croiser les données et définir une politique d’urbanisme : distinguer les zones perméables des zones imperméables, les espaces naturels, agricoles et artificialisés et comparer les surfaces dont l’occupation du sol a évolué. L’IGN travaille avec le Cerema et l’INRAE pour préciser les contours de l’objectif de « zéro artificialisation nette » à l’horizon 2050 tel que défini par la loi et les textes d’application.
L’objectif de « zéro artificialisation nette » (ZAN), prévu par la loi Climat et résilience, illustre les opérations d’ampleur que sont susceptibles de mener le gouvernement et les acteurs locaux pour adapter les territoires aux bouleversements écologiques. La ZAN implique de travailler sur le logement de la population, sur le développement des bassins d’activités économiques. Il est de réussir un profond changement des mentalités et des modèles de société. Pour prendre les bonnes décisions sur des choix délicats et à fort enjeu démocratique, le décideur public a besoin de données solides sur lesquelles s’appuyer et créer un langage commun entre toutes les parties prenantes. L’atlas IGN met en lumière comment la connaissance de l’occupation des sols permet de structurer un territoire résilient face aux conséquences des bouleversements climatiques : raréfaction de l’eau douce, sécheresse, propagation des incendies, inondations.
Un jumeau numérique du territoire national
L’IGN prépare par ailleurs une modalisation 3D de l’ensemble du territoire qui permettra de faire jouer des simulations, utiles notamment pour des projets d’aménagement d’énergies renouvelables ou pour évaluer le niveau ou le débit d’eau en rivière, la croissance des forêts ou la consommation des sols. Le jumeau numérique, porté avec l’INRIA et le Cerema, est encore au stade de pré-projet.
L’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) est un établissement public placé sous la tutelle des ministères chargés de l’écologie et de la forêt. Sa vocation est de produire et diffuser des données (open data) et des représentations (cartes en ligne et papier,
géo-visualisation) de référence relatives à la connaissance du territoire national et des forêts françaises ainsi que de leur évolution. A travers son école d’ingénieur, ENSG-Géomatique, et à ses équipes de recherche, l’institut cultive un potentiel d’innovation de haut niveau dans de multiples domaines (géodésie, forêt, photogrammétrie, intelligence artificielle, analyse spatiale, visualisation 3D, etc.).