Le 6 avril un coureur de 26 ans a été retrouvé mort dans les Alpes du Trentin, dans l’Est de l’Italie. L’autopsie a révélé qu’il aurait été la victime d’un ours. Une étude rappelle que les personnes qui courent sont davantage susceptibles d’être perçues comme une menace qu’un randonneur qui marche paisiblement.
Ce drame suscite une émotion légitime car cet évènement rarissime est le premier de ce type en Europe du sud-ouest depuis de très nombreuses décennies. L’enquête encore en cours, impliquant de nombreux spécialistes, dont biologiste et éthologue, permettra peut-être de démêler les circonstances de cette attaque. Il est en effet important de pouvoir déterminer dans la mesure du possible les raisons du comportement de l’ours impliqué, afin d’améliorer les mesures de prévention.
En tout état de cause, les autorités italiennes ont prévu d’établir l’identité de l’ours responsable afin de procéder à son élimination. En France, le protocole « ours à problèmes » prévoit également le retrait de tout spécimen s’avérant excessivement dangereux et pouvant présenter un risque mortel.
La population d’ours du Trentin s’élève à une centaine d’individus. Les attaques mortelles du plantigrade dans le monde restent des évènements exceptionnels et aléatoires, et ne sont pas liées au nombre d’ours ou à la densité humaine. Les attaques dépendent de nombreux paramètres, dont l’ours mis en cause, les circonstances de la rencontre rapprochée, le comportement humain, etc.
Les mesures de prévention, passant par l’information du public par les autorités, sont indispensables pour minimiser le risque d’accident. Il est important de conseiller le comportement à adopter en cas de rencontre rapprochée : une simple charge d’intimidation pouvant mal se terminer en cas de réaction inadéquate. Ces mesures sont connues de longue date par la population des régions européennes où l’ours a toujours été présent : Abruzzes en Italie, Cantabriques espagnoles, Slovénie…
Le risque d’accident présenté par l’ours n’est pas plus élevé, voire même inférieur à celui présenté par d’autres grands mammifères sauvages et domestiques. Un chasseur a été tué par un cerf en France, l’hiver dernier, d’autres cas existent concernant le sanglier. En moyenne, deux randonneurs sont hôpitalisés chaque année à la suite d’attaques de bovins domestiques en estive, sur le versant français des Pyrénées. Un randonneur a même été tué il y a quelques années. Dans ces cas similaires, et pour tout risque présenté lors des activités en milieu naturel, une réelle stratégie de prévention par la formation des pratiquants de la montagne apparaît un pré-requis incontournable.
Une étude scientifique avait relevé le risque auquel sont exposées les personnes qui courent : « Les personnes qui affirment leur présence par des bruits ont tendance à être moins vulnérables, car elles alertent les ours de leur présence. Dans les confrontations directes, les personnes qui courent sont statistiquement plus susceptibles d’être attaquées que celles qui tiennent bon. « (Herrero, Stepehen (1985). Attaques d’ours : leurs causes et leur évitement . Edmonton : Hurtig Publishers Ltd. ).
Les associations membres de CAP – Ours Altaïr Nature, Animal Cross, Association Nature Comminges (ANC), Comité Écologique ;Ariégeois (CEA), Conseil International Associatif pour la Protection des Pyrénées (CIAPP), FERUS (Groupe Loup France/ARTUS), Fonds d’Intervention Eco- Pastoral – Groupe Ours : Pyrénées (FIEP), France Nature Environnement (FNE), France Nature Environnement ;Hautes Pyrénées (FNE 65), France Nature Environnement Midi-Pyrénées (FNE Midi-Pyrenees), Nature en Occitanie, Pays de l’Ours-ADET (Association pour le Developpement Durable des Pyrenees), Société d’Etude de Protection et d’Aménagement de la Nature dans le Sud Ouest – Pyrénées-Atlantiques (SEPANSO 64), Société nationale de protection de la Nature (SNPN), Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM), Sours, WWF France.