La nécessité d’un maillage autoroutier autour de Lyon apparait de plus en plus évidente. Même si l’Etat est le seul à lé suggérer en avançant prudemment ses pions. Et Frédéric Cuvillier, Ministre des Transports ne s’est pas exprimé clairement sur ce point dans son discours, ce samedi, lors de l’inauguration de la section Balbigny-La Tour de Salvagny de l’A 89.
Il faut constater que depuis un demi-siècle, les erreurs ont été accumulées par les gouvernements et élus locaux successifs.
L’erreur fondatrice a été de voir à la fois grand et petit en faisant passer l’autoroute A 6 – Paris Lyon et l’autoroute A 7 Lyon Marseille par le centre même de la ville. Une erreur historique et unique. En même temps qu’il imaginait le Centre Directionnel de la Part Dieu à la taille d’une vraie agglomération destinée à se développer, Louis Pradel a exigé que l’ autoroute passat dans le centre de la ville.
Sans vision large, l’agglomération s’est développée à l’Est sans vision pour les infrastructures. C’est l’Etat qui, en dehors des limites du Grand Lyon a créé les branches de l’A 46 et lancé la Rocade Est.
Au centre de l’agglomération, il a fallu des années pour commencer, sous le mandat de Michel Noir, le Tronçon Nord du Boulevard Périphérique. Le Tronçon Ouest n’a pas avancé depuis quinze ans, jusqu’au projet d’Anneau des sciences en cours de débat public.
Pour les autoroutes, la confusion est la même, faute de bonne échelle. Aucun accord n’est en vue pour supprimer d’une manière réaliste, le passage des autoroutes dans le centre ville.
Le raccordement de l’A 89 à Lyon ne fait pas consensus, les élus refusant que la connection injecte du trafic vers le coeur de l’agglomération. Les élus demandent une connexion plus au Nord, vers Anse. Communes, Grand Lyon, Département, Régions: Les collectivités opposées politiquement, au niveau des compétences n’ont pas été capables de présenter une vision forte. Mais l’Etat a déjà donné le feu vert pour un barreau A 6-A 46 traversant la plaine des Chères, l’un des derniers secteurs agricoles de plaine au nord de l’Agglomération.
Au sud le problème est le même avec le projet d’autoroute A 45 Lyon-Saint-Etienne. Evidemment, il n’est pas question de soutenir ce projet, mais de se placer du point de vue des élus qui le réclament. Si une autoroute a vocation à ne pas recevoir du trafic de transit, et à desservir l’intérieur d’une métropole, c’est bien celle-là. L’ A 45 doit relier deux pôles de la métropole!
Mais sur ce dossier, depuis des années, aucune concertation formelle n’a eu lieu, de même sur les futures liaisons de transports à établir. Et la Région n’a surtout pas voulu se mêler d’un dossier délicat.