Trédi, filiale de séché Environnement et le GIE Osiris ont inauguré le 9 juillet leur nouveau réseau de chaleur, mis en service cette année sur la plateforme chimique de Roussillon (Isère). Cette nouvelle installation a vocation à fournir la moitié des besoins énergétiques des industriels implantés sur la plateforme tout en réduisant le recours aux énergies fossiles et les émissions de gaz à effet de serre.
L’usine Trédi (Groupe Séché Environnement) située à Salaise-sur-Sanne est spécialisée dans le traitement thermique et la valorisation énergétique des déchets complexes. Elle traite en particulier les déchets non recyclables produits par les industries installées à proximité du site, notamment sur la plateforme chimique de Roussillon (déchets issus de la fabrication d’aspirine, de silicone, etc.), mais aussi les déchets ménagers non valorisables de communes environnantes. Elle a aussi joué un rôle essentiel depuis le début de la crise sanitaire en prenant en charge les déchets hospitaliers de la région.
Grâce à la valorisation de la chaleur dégagée lors de la combustion des déchets, le site industriel de Trédi est un important producteur d’énergie. Environ 200 000 tonnes de vapeur produites par deux des trois chaudières de l’usine étaient déjà distribuées aux industries de la plateforme chimique via Osiris, le groupement d’intérêt économique gestionnaire des services et des infrastructures mutualisées au service des entreprises de la plateforme de Roussillon. Ce dernier leur fournit notamment les énergies et les utilités et assure également la coordination en matière de sureté, sécurité, environnement et logistique.
Une démarche d’écologie industrielle
Engagés dans une démarche visant à restaurer la compétitivité énergétique et à réduire les consommations d’énergie fossile de la plateforme chimique, les deux partenaires ont conclu en 2018 un accord visant à tripler le tonnage de vapeur livrée en optimisant la chaleur produite par la 3e chaudière de l’usine. Cette dernière était majoritairement turbinée pour produire de l’électricité vendue sur le réseau, avec une efficacité énergétique limitée.
Grâce à un investissement cumulé de 6,5 millions d’euros soutenu à hauteur de 30 % par l’Ademe, les nouvelles infrastructures mises en service cette année vont permettre d’approvisionner les industriels de la plateforme chimique en une énergie bas carbone, locale et durable. Au total, 600 000 tonnes de vapeur représentant 480 GWh, soit la moitié du besoin énergétique de la plateforme, pourront être fournies chaque année, acheminées par 3 km de tuyaux spécialement construits.
Cette ressource énergétique fatale disponible à l’échelle locale vient en substitution de la consommation de charbon, générant des économies substantielles et une réduction significative des polluants atmosphériques. Le réseau de vapeur permet ainsi d’éviter 180 000 tonnes par an d’émissions de CO2 soit l’équivalent des émissions d’une ville de 23 000 habitants.
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