Les porteurs du projet d’autoroute hydrogène entre Lyon et Turin cherchent à favoriser le développement d’un écosystème dédié à la mobilité hydrogène.
Le projet AnnHYbal, annonce le média en ligne H2 Mobile est un projet d’autoroute hydrogène Lyon-Turin présenté le 12 juillet lors d’un webinaire, dont le Syndicat du pays de Maurienne est un des acteurs. Avec ses 120 kilomètres le trajet est l’un des plus longs en vallées alpines. Un intense trafic de transit parcourt en particulier sur les autoroutes : un million de camions traversent chaque année la frontière dans un sens ou dans un autre.
Le syndicat du Pays de Maurienne s’est engagé car il a cœur de ses missions d’organiser les flux de livraisons vers les stations de montagne, de participer au développement de la mobilité hydrogène, en impliquant les entreprises locales. Le corridor H2 mobilise aussi la Société du Tunnel Routier du Fréjus, et la société des autoroutes alpines Area, tous deux concessionnaires d’autoroutes. La STRF est concessionnaire pour l’A43 (Lyon-Modane) qui mène au tunnel du Fréjus dont il a la charge de la partie française. Avec 2 560 km de voies exploitées, la société AREA pèse 27 % du réseau concédé français
Porteuse du projet ZEV (Zero Emission Valley), la société HYmpulsion joue un rôle central. Son réseau devrait à terme compter 18 stations dont 12 seraient en service au milieu de 2024.
La future station hydrogène du projet AnnHYbal sera présentée dans le cadre d’appels à projets de l’ADEME; Elle compte sur le soutien de collectivités et d’entreprises du territoire : concessionnaires d’autoroutes, transporteurs, chargeurs, sociétés engagées dans la construction du tunnel euralpin Lyon-Turin. La station sera construite au cœur du chantier, à Freney, près de Modane, avec une capacité de livraison annoncée jusqu’à 860 kg d’hydrogène par jour.
Le projet débutera par la constitution d’une flotte de 50 poids lourds à hydrogène. Cette flotte H2 devrait totaliser annuellement à horizon 2025 de l’ordre de 20 000 passages du tunnel du Fréjus, soit 5 % du trafic poids lourds. Chaque véhicule devrait cumuler un minimum de 230 allers-retours.
HYmpulsion, la SFTRF et l’Area réunis dans une convention comptent intégrer des partenaires stratégiques. Iveco et Hyundai qui développeraient un réseau local pour l’entretien des véhicules à PAC H2 et s’engageraient aussi sur des grilles tarifaires. Grâce aux efforts des constructeurs, à l’obtention d’aides à l’acquisition, à un prix du kilo d’hydrogène compétitif, à une modulation des péages, le surcoût en matière de TCO ne serait que de 20 % par rapport à la solution diesel. La réussite du projet nécessite aussi de s’entourer de collectivités territoriales, ainsi que de la Sitaf qui gère le tunnel du Fréjus dans sa partie italienne.
