Le 31 décembre 2010, un décret octroyant la concession de la future centrale Romanche Gavet à EDF pour une durée de 60 ans, a été publié au Journal Officiel. Le même jour paraissant le décret reconduisant EDF dans l’exploitation des 6 centrales actuelles de la vallée de la Romanche pour 10 ans.
EDF avait le feu vert pour réaliser des travaux étudiés depuis une quinzaine d’années sur des sites où le potentiel énergétique peut être mieux utilisé. Entre la sortie de la plaine de Bourg d’Oisans et Vizille ( Isère) la Romanche qui vient du cœur des Ecrins, passe par défilé de 13 km au cours duquel elle descend de près de 400 mètres. Ce tronçon au potentiel énergétique important a été équipé depuis longtemps pour l’usage de la force hydraulique et la production d’hydroélectricité.
Livet, Les Vernes, Les Roberts, Rioupéroux, Les Clavaux et Pierre-Eybesse: six centrales au fil de l’eau (sans retenue) ont été construites à partir de la fin du 19ème siècle et au début du 20ème. Depuis 60 ans, EDF exploite ces centrales et l’entreprise a construit certaines de ces usines. La puissance totale installée des six ouvrages est de 82 MW pour une production annuelle moyenne de l’ordre de 405 millions de kWh.
Réaménagement
La position des six centrales, au coeur d’un aménagement d’ensemble des vallées de la Romanche et de l’Eau d’Olle ( affluent de la rive droite de la Romanche), a conduit EDF à étudier deux scénarii pour améliorer l’exploitation: la réhabilitation des centrales actuelles ou leur remplacement par un nouvel aménagement.
Le coût de la réhabilitation étant du même ordre que le coût de construction d’un nouvel aménagement, EDF a choisi de réaliser un nouvel aménagement. Un nouvel ouvrage permet d’améliorer la sécurité, l’intégration des ouvrages dans l’environnement, un accroissement de la production d’électricité.
Le projet Romanche-Gavet représente un investissement de l’ordre de 250 millions d’euros. La centrale sera souterraine et équipée de deux groupes d’une puissance unitaire de 47 MW soit une puissance maximale de 92 MW. La production annuelle potentielle sera de 560 millions de kWh/an. L’aménagement fonctionnera au fil de l’eau, c’est-à-dire sans capacité de stockage de l’eau dans la retenue, et produira de l’électricité en fonction des apports d’eau du moment. L’évacuation de l’énergie sera réalisée en 63 000 V par le réseau public de transport qui sera adapté.
Les 155 millions de kWh supplémentaires produits chaque année correspondent à la consommation résidentielle annuelle d’une ville de 60 000 habitants.