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Vente à perte de carburants : la nouvelle fausse route du Gouvernement

En permettant la vente à perte de carburant, le Gouvernement souligne son incompréhension  des enjeux énergétiques, et sociétaux, et  persiste dans une approche très court-termiste qui accentuera les difficultés dans les campagnes.

Le Gouvernement fait une nouvelle fois fausse route en matière de lutte contre le changement climatique, faute de compréhension, de courage et de pédagogie. Il ne propose que des mesures financières, sans inviter et inciter à de nouveaux comportements.

Les nouveaux comportements sont connus ( covoiturage, autopartage, mais aussi réduction de la vitesse) . Il faut les encourager avec force explications, aussi bien sur les routes nationales et départementales que sur les autoroutes.

A la place de ces changements vers davantage de sobriété, il a lancé ce dimanche le projet d’autorisation  de vente à perte du carburant, pour les distributeurs. Que l’Etat ne puisse et  ne doive  pas faire davantage en réduisant la fiscalité, on le comprend et on le soutient.

Mais ouvrir la possibilité d’une vente à perte, une décision historiquement exceptionnelle, c’est encourager une vente des produits énergétiques fossiles en dessous de leur prix d’achat.

Première critique : cette baisse bénéficiera, encore,  d’une manière indistincte à tous les consommateurs, et, comme d’habitude aux plus gros rouleurs, pour tous les usages, professionnels comme loisirs. Point d’aide ciblée pour les rouleurs domicile-travail, pour lesquels la voiture est parfois obligatoire, surtout en l’absence de transports en commun, pour des raisons locales, ou pour des raisons d’horaires ( déplacements nocturnes, déplacements de fin de semaine, etc). La seule aide devrait être attribué à ce niveau, via un crédit d’impôt, après déclaration de frais (très simple) visée par l’employeur.

Deuxième critique :  la décision de la vente à perte, va bénéficier, en termes de chiffre d’affaires global, aux grands distributeurs en particulier les chaines de supermarchés et d’hypermarchés. Ces enseignes occupent déjà plus de 50% du marché de la distribution de carburants. Le carburant est depuis des décennies un produit d’appel, qui permet aux enseignes de compenser la faible marge, par des ventes supplémentaires.

Cet avantage accordé à des entreprises déjà prospères, au détriment des vendeurs de carburants indépendants qui ne vendent rien d’autres. Il s’agit d’artisans,  garagistes, mécaniciens installés dans des bourgs ou des villages d’une France des campagnes à la peine… … loin de l’Elysée.

Ce sont des entreprises qui sont déjà fragiles, très fragiles, en difficultés. D’innombrables stations de carburant ont disparu des campagnes depuis quelques décennies. Parfois il faut rouler quinze ,vingt, trente kilomètres pour s’approvisionner, ce qui correspondant souvent à une déroute, donc à une consommation supplémentaire.

Cette mesure pénaliser les consommateurs des campagnes qui n’ont pas près de chez eux une grande enseigne. Il n’y a pas de supermarché partout, loin de là, et c’est tant mieux.

L’Etat centralisé et parisien, poursuit donc ainsi le déménagement d’un territoire où meurent des villages, où tombent en ruine des maisons, . Ce déménagement du territoire, est la trame de son idéologie comme c’est l’idéologie des dirigeants, souvent issu des bancs de l’ENA.

redaction@enviscope.com

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