Des scientifiques du CNRS, de l’Université de Bordeaux et de l’ESRF (le synchrotron européen de Grenoble) ont mis au point un nouvel aimant moléculaire, léger, conçu à basse température et aux propriétés magnétiques sans précédent.
Des téléphones aux satellites, en passant par les portes d’équipements domestiques, les aimants sont partout. Cependant, ils sont constitués de matériaux inorganiques lourds dont certains éléments sont peu disponibles.
Des scientifiques du CNRS, de l’université de Bordeaux et de l’ESRF (le synchrotron européen de Grenoble)(1) ont mis au point un aimant moléculaire, léger, conçu à basse température, aux propriétés magnétiques sans précédent. Ce composé, issu de la chimie de coordination contient du chrome, un métal abondant, et des molécules organiques peu coûteuses.
Ce premier aimant moléculaire possède jusqu’à 240 °C un « effet mémoire » : il est capable de conserver un de ses deux états magnétiques. Cet effet est mesuré par un champ 25 fois plus élevé à température ambiante pour ce nouveau matériau que pour le plus performant de ses prédécesseurs moléculaires.
Cette propriété est comparable à celle de certains aimants commerciaux purement inorganiques. Cette découverte, publiée le 30 octobre dans Science, offre des perspectives prometteuses qui pourraient déboucher sur une nouvelle génération d’aimants complémentaires des systèmes actuels.
- Les scientifiques travaillent au Centre de recherche Paul Pascal (CNRS/université de Bordeaux), à l’Institut de chimie de la matière condensée de Bordeaux (CNRS/université de Bordeaux), au laboratoire Ondes et matière d’Aquitaine (CNRS/université de Bordeaux) à l’Institut des sciences moléculaires (CNRS/université de Bordeaux/Bordeaux INP) et à l’ESRF – The European Synchrotron Radiation Facility à Grenoble.
Bibliographie : Metal-organic magnets with large coercivity and ordering temperatures up to 242 °C, P. Perlepe, I. Oyarzabal, A. Mailman, M. Yquel, M. Platunov, I. Dovgaliuk, M. Rouzières, P. Négrier, D. Mondieig, E. A. Suturina, M.A. Dourges, S. Bonhommeau, R. A. Musgrave, K. S. Pedersen, D. Chernyshov, F. Wilhelm, A. Rogalev, C. Mathonière, R. Clérac, Science, le 30 octobre 2020, DOI : 10.1126/science.abb3861