Pour investir dans la transition énergétique et climatique, il faut investir. Il faut donc emprunter, créer de la dette. Un schéma économique qui effraie souvent, mais un engagement réaliste, si l’emprunt est bien utilisé, avec des engagements clairs, des risques mesures, des risques concrètes, elles-mêmes génératrices à la fois d’économie et de qualité de vie.
L’investissement est toujours un risque, reconnait en ouverture, Philippe Lambert, vice-président du groupe des députés écologistes au Parlement Européen, modérateur d’une séance sur l’investissement de l’Union européenne, dans le cadre des trois jours de réunion à Lyon, des partis verts de l’Union, et dépitées et députés.
L’investissement est à un risque par rapport à l’inaction. Apparemment. » Car les investisseurs craignent non pas la dette, mais le manque de visibilité. Nous devons être confiants nous devons faire aux entreprises le récit et être confiants nous-mêmes » ajoute Philippe Lambert.
C’est bien l’opinion des deux économistes reconnus au niveau international. Jean Pisani-Ferry, reconnait l’importance de la part du secteur public dans l’investissement nécessaire à la transition écologique et énergétique. Mais le secteur public ne peut investir sans l’engagement du secteur privé, les entreprises, comme les consommateurs. Certes les dépenses de fonctionnement en matière d’énergie (OPEX dépenses opérationnelles) peuvent être avantageusement remplacées par des dépenses d’investissement (CapEx, capital expenditure) sur le plan environnemental. Si on investit dans les énergies renouvelables, on réduit les dépenses en énergies fossiles émettrices de carbone et nuisibles pour, le climat.
Mais le virage est difficile à prendre. Beaucoup de personnes de la classe moyenne ne peuvent réaliser ces dépenses, par exemple acheter des voitures électriques. Dans le secteur agricole, entre autres, on voit actuellement que le prix du Gasoil Non Routier est au cœur des revendications immédiates. Pour la société civile, la transition doit être expliquée, comprise. sinon » les gens descendent facilement dans la rue. »
Pour Olivier Blanchard ( 2) , qui fut chef économiste du Fonds Monétaire International le problème n’est pas le niveau de la dette mais l’ évolution de cette dette. Si la dette permet des investissements positifs, sur le plan de l’énergie, sur le plan de l’économie, d’une industrie nouvelle, il s’agit de bonne dette. La dette, mal vue dans certain pays comme un lien de dépendance coupable ( » guilty » en anglais) doit être appréhendée de manière positive.
Et surtout, si on ne crée pas de la bonne dette, on s’interdit d’agir contre le changement climatique, et à terme, c’est la planète qui est invivable…
1 ) Jean Pisani Ferry, est professeur de politique économique à l’Institut d’études politiques de Paris, senior fellow à Bruegel1 à Bruxelles et non-resident senior fellow au Peterson Institute2 à Washington. Il est président de I4CE3. Il a été commissaire général de France Stratégie, le Commissariat général à la stratégie et à la prospective du au . Il est directeur du pôle programme et idées d’Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle de 2017.
2 ) Olivier Jean Blanchard, est un macroéconomiste français, spécialiste de l’économie du travail. Professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT), il a été, du 1er septembre 2008 à , chef économiste et directeur des études1 au Fonds monétaire international2.
