La création d’une voie dédiée au covoiturage sur l’autoroute entre la France et Genève a permis de faire progresser le covoiturage, de rendre les trajets plus rapides pour les covoitureurs, et de réduire les bouchons. Les amendes pour les autosolistes qui roulent sur la voie dédiée passeront de 22 à 135 euros.
Un an après sa mise en service, la voie dédiée aux covoitureurs pour le franchissement de la douane de Thônex-Vallard prouve la pertinence du projet. Créée à l’initiative du Canton de Genève et ATMB en octobre 2018, il s’agit de la première voie de covoiturage sur autoroute en Europe.
La voie de gauche initialement réservée aux pendulaires transfrontaliers est dédiée uniquement aux véhicules occupés par au moins deux personnes. Pour conserver la capacité d’accueil de la douane pour l’ensemble de ses usagers, y compris ceux voyageant seuls, une voie supplémentaire est ouverte pendant les heures de pointe.
Expérience positive
L’expérience se révèle très positive. Une étude indépendante menée par le Cerema montre l’efficacité de la voie de covoiturage. Aux heures de pointe du matin, la part de véhicules transportant au moins deux personnes est passée de 10,8 % en 2017, à 12,9 % aujourd’hui dans le sens France – Suisse. Le soir, dans le sens Suisse – France, la part des covoitureurs est passée de 14,6 % à 14,9 %.
Les temps de parcours pour traverser la douane sont raccourcis depuis octobre 2018, jusqu’à quatre minutes en moins pour les covoitureurs lors des congestions. L’aménagement a participé à réduire de 35 % le nombre de bouchons en amont de la douane. Un résultat d’autant plus encourageant que le trafic a progressé dans le même temps de 10 %.
Avec l’accord des autorités françaises et suisses, le Canton et ATMB (Autoroute et Tunnel du Mont Blanc) prolongeront pendant deux ans cette expérience inédite en Europe. Des adaptations seront réalisées pour améliorer la progression des lignes de bus régulières sur la plateforme douanière.
Accueil favorable des usagers
Un sondage réalisé auprès des automobilistes montre que les usagers accueillent favorablement le dispositif. En effet, 26 % des quelque 600 personnes interrogées disent pratiquer davantage le covoiturage depuis la mise en service de la voie dédiée. 39 % des covoitureurs affirment que leur pratique du covoiturage a été déclenchée par les nouvelles installations.
Reste que trop d’autosolistes empruntent la voie covoiturage sans en avoir le droit (entre 8 % et 13 % selon l’heure et le sens de déplacement). Des contrôles plus fréquents sont nécessaires. Seules les forces de l’ordre françaises sont autorisées à verbaliser les contrevenants qui s’exposent à une amende de 22 euros. Ce montant passera à 135 euros lorsque la loi d’Orientation des Mobilités (LOM) sera appliquée.