Six mois après son lancement en décembre dernier, un premier bilan du Plan Bâtiment Durable en Rhône-Alpes est tiré. Les pistes de réflexion et les actions lancées par les différents groupes de travail sont prometteuses. Néanmoins, le nombre de rénovations énergétiques reste insuffisant.
Le bâtiment est le premier consommateur d’énergie en Europe. C’est pour cela que la loi Grenelle 1 prévoit une réduction des consommations énergétiques de l’ensemble du parc des bâtiments de 38% en 2020. Pourtant, en Rhône-Alpes, « seulement 85 000 rénovations par an sont réalisées, ce qui représente le quart des objectifs fixés ».
Ce constat a été tiré par Benoit Leclair, Vice-Président de la Région Rhône-Alpes en charge de l’Energie et du Climat, à l’occasion des six mois du Plan Bâtiment Durable. En effet, les premiers travaux du Plan Bâtiment Durable de Rhône-Alpes ont été lancés en décembre 2014. Les sept groupes de travail mis en place ont pu ainsi évoquer leurs premiers résultats.
Un outil de pilotage pour éviter les redites
Le premier groupe de travail a organisé une forme de thermomètre de la rénovation. Il développe un outil de pilotage qui sous forme de lettre trimestrielle donnera des indicateurs sur lesquels s’appuyer pour éviter de refaire ce qui existe. La lettre évoquera l’actualité du Plan Bâtiment Durable.
De nouvelles solutions et de nouveaux outils
Le deuxième groupe a pour objectif d’innover en trouvant de nouvelles solutions, de nouveaux outils. Quatre grandes pistes de travail ont été dégagées.
D’abord, tous les acteurs de la chaîne partagent le BIM, la Maquette Numérique. Il faut aussi savoir quels matériaux mettre en place dans une plateforme de l’innovation. Comment construire des packages d’équipements qui, mis en semble, permettent d’obtenir une performance énergétique intéressante ? Enfin, il faut faire en sorte que le bâtiment aille vers le publics, les usagers, avec l’idée d’associer les utilisateurs du bâtiment tout au long de la construction.
Compréhension entre l’offre et la demande
Le troisième groupe doit faire se comprendre l’offre et la demande. Ainsi, la demande doit émerger, alors que l’offre doit être organisée. Pour cela, des journées de rencontre ont été organisées entre entreprises et maîtres d’ouvrage. En outre, afin que les artisans se forment rapidement sans qu’ils quittent leur entreprise plusieurs jours, des vidéos éducatives en ligne ont été créées. Enfin, les syndics de copropriétés seront formés à la nécessité de rénover.
Recherche d’outils de financement
Le groupe 4 a constaté l’existence d’outils financiers trop peu connus, souvent modifiés, ce qui entraîne une promotion incohérente auprès des particuliers. Un travail est mené avec les banques afin de créer des nouveaux outils, comme des packages qui regrouperaient les prêts combinés d’acquisition du bien et de financement des travaux.
Un guichet unique
L’objectif du groupe est de travailler en lien avec l’Appel à Manifestation d’Intérêt sur les plateformes. Ces dernières bénéficient des campagnes de communication qui permettent au public de se renseigner. Mais, afin d’aller à la rencontre des personnes, un travail est mené avec La Poste pour que les facteurs soient un relai, des commerciaux de la rénovation énergétique. L’idée est expérimentée à Grenoble.
Sensibiliser les jeunes
Ce groupe cherche à donner aux jeunes une autre image des métiers du bâtiment. Pour cela, les réseaux sociaux sont utilisés, tandis que des échanges au niveau local sur le thème” bâtiment aujourd’hui – bâtiment demain” ont été organisés.
Intervenir sur le secteur tertiaire public et privé
Le dernier groupe travaille sur les outils qui permettront d’intervenir sur les bâtiments du secteur tertiaire public. Pour cela, une certification des bâtiments est nécessaire pour que les maîtres d’ouvrage sollicitent les acteurs publics. En outre, l’amélioration de la commande publique est nécessaire pour obtenir la performance que chacun est en droit d’exiger.
jean-baptiste.jacquet@enviscope.com
